La chaîne de combustion
La chaîne de combustion
LA CHAÃŽNE DE COMBUSTION

Avant de démarrer votre feu/ braise, il faut que vous ayez préparé cette chaîne de combustion soigneusement et en quantité suffisante pour être sûr de votre réussite!!

maillon n°1
​L'image présentée ci dessus montre un piston à feu mais on pourrait utiliser tout autre outil source de "l'initiateur" ( braise du feu par friction, étincelle de la pyrobarre..etc..)

Donc, le maillon n°1 s'appelle aussi "l'initiateur" C'est une braise assez petite que supportera soit le coton carbonisé, soit la sciure , soit l'amadou. Ce n'est pas une flamme mais une braise. La flamme est en fait obtenue plus loin..

maillon n°2
La matière que vous utiliserez à ce maillon est un "amadou" c'est à dire une matière capable de s'embraser à partir du maillon n°1. Il ne produira pas de flamme mais donnera une quantité de braise beaucoup plus importante (une poignée)..cette quantité de braise pourra donner naissance à une flamme au maillon suivant seulement! Attention! cette étape est primordiale, il ne faut pas la négliger!!
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Il y a différentes façons d'obtenir cette matière, nous en citerons quelques unes:

de l'herbe sèche très fine tassée
des feuilles sèches tassées (hêtre, bouleau,noisetier..)
de la raclure de bois tassée
du Fingus fomentarius : une lamelle
du papier très fin style papier toilette tassé
du coton ou morceau de tissu en coton tassé (très fin)
des grains de charbon de bois 1 à 2mm d'épaisseur
des étamines de chardon tassées
de l'écorce de genèvrier réduite par frottement en "ouate" tassée

maillon n°3

A cet instant de la chaîne de combustion, nous obtenons la première flamme!
Il nous faut par conséquent une matière capable de respirer suffisamment (oxygène) et pas trop dense pour être inflammable!

de l'herbe sèche non tassée
des feuilles sèches non tassées
du papier non tassé
du charbon de bois 4 à 5mm d'épaisseur (il ne donnera pas de flamme mais augmentera la densité des braises considérablement)
des copeaux très fins de bois non tassés

maillon n°4

Mis à part pour les charbons de bois qui n'ont pas encore donné de flamme..
Nous avons donc une flamme à communiquer à un matériau deux fois plus dense que le précédent.
Ce matériau va commencer à donner des braises plus ou moins conséquentes, durables: à titre d'exemple, les herbes enflammées du maillon n°3, une fois consumées, ne laissent pas de braise!
Le maillon n°4 laisse des braises même si elles sont petites!
Pour donner une idée précise, la taille des baguettes que vous fabriquerez vous même ou brindilles que vous ramasserez seront du diamètre d'une allumette!

brindilles sèches
baguettes débitées au couteau dans une bûche
charbon de bois 10 mm d'épaisseur
carton
aiguilles de résineux
écorce, lichens secs..etc...

maillon n°5

Le maillon suivant conduit le feu du maillon précédent. La taille grosso modo de ces matériaux est deux plus grande et plus épaisse que le précédent.. Il en sera ainsi maillon après maillon.. c'est le principe de la chaîne..

Remarques

Une boîte à combustion est une boîte en métal style boîte de conserve pas trop grande avec un socle en bois pour la tenir sans se brûler les mains lors de son utilisation. Une ouverture de 1 cm2 à peu près, est faite pour pouvoir souffler dedans afin d'attiser les braises.​
Il ne suffit pas de mettre n'importe quoi n'importe comment dans cette boîte pour que ça "marche"!!​
En effet, cette boîte est un substitut de la poignée d'herbe ou de feuilles "compactée" "tassée" qu'on utilise au maillon n°2. Si on ne veut pas se cramer les doigts ou si on utilise des matériaux qui ne tiennent pas ensemble style de la raclure de bois, des petits morceaux de charbon de bois..cette boîte tient le tout enfermé sans que ça se "casse la figure" par terre.!...​

Alors, pour ce qui est de son utilisation puisque c'est très proche de la poignée d'herbe tassée...:​

par exemple, à défaut d'avoir de l'herbe ou des feuilles sèches s'il pleut ou s'il neige...
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Utiliser de la raclure de bois, la tasser sans l'émietter dans la boîte jusqu'au 3/4 facile.. Bien que la raclure soit bien bien tassée avec le pouce, elle continuera de faire circuler l'air entre ses "feuilles"..​
Au dessus, le 1/4 restant, mettre des copeaux très fins non tassés car c'est eux qui vont s'enflammer!
Si on utilise du charbon de bois on peut disposer à l'entrée de l'orifice où on souffle des petits morceaux de 2 mm..pas moins car la poudre noire de charbon de bois se tasse et ne fait pas circuler l'air...ensuite, mettre des petits morceaux de 5 mm maxi..puis, progressivement, des plus gros -de1 cm- vers le haut de la boîte..
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Quand le feu démarre soit on fabrique des braises dans la boîte en y ajoutant des matériaux inflammables progressivement..soit on s'en sert comme "chalumeau" dans le foyer qu'on a bien préparé avant bien sûr!!

"braise amorce" en coton carbonisé du piston à feu
tas de sciure embrasé du feu par friction
raclure de bois
copeaux ce bois
baguettes ou copeaux comme des allumettes
à défaut de boîte, essayer de faire tenir vos matériaux dans un tissu, une grande feuille, des plaquettes de bois, du fil... tout ce que vous trouvez qui permettra de serrer vos matériaux..
Anticiper le séchage le plus possible!!!
chaîne de combustion avec de l'écorce de genévrier pour les maillons 2 et 3 car on peut la chiffonner plus ou moins en ouate...
Le maillon n°1 avec le coton ou écorce de genèvrier carbonisés du briquet pneumatique.
Les copeaux des maillons n° 4 et 5 en abondance quand le bois est humide - on insiste sur les premiers maillons de la chaîne de combustion en cas d'humidité pour pallier au choc thermique de l'eau-
L'ultime maillon: le café finement moulu à la main dans la cafetière italienne
LA CENDRE
​​​Il est vraiment intéressant de développer sur ce produit et ses applications
Durant le Moyen-Age tardif, il était couramment admis en Béarn que la cendre était la "poudre magique" d'Hugorce de Propluce. Aujourd'hui la chimie moderne a démontré que la cendre est principalement constituée de Potasse et de carbone. Toutes les découvertes depuis la naissance de l'humanité et donc d'Hugorce de Propluce au XIVeme siècle constituent une science empirique fondée. Le Nitrate de Potassium qui est en fait le salpêtre des murs de cave était utilisé avec la poudre noire (poudre de charbon) comme catalyseur d'allumage pour la poudre à canon et la dynamite. Comme on retrouve la potasse dans la cendre, les propriétés de cette matière par rapport à l'allumage sont évidentes, fondées et vérifiées. Les chroniqueurs d'Hugorce de Propluce au XIV ème siècle ont énuméré une foule de petites inventions, de trouvailles d'Hugorce réalisées à partir de cendres pour divers emplois allant de la lessive à l'allumage des feux. Filtrée avec de l'eau, la cendre donne de la potasse pure qui donne une vraie lessive dissolvant les graisses. Le mélange de la cendre avec n'importe quel élément inflammable, léger comme du coton, de l'amadou, de la cellulose en général -papier toilette-, de la raclure de bois, des feuilles, de l'herbe, de la laine, l'étoupe de massette de roseau, des chardons, du duvet d'oiseau.. etc... deviennent grâce à la cendre un véritable "amadou" qui va capter une chaleur et une braise très facilement et la maintenir sans qu'on ait besoin de souffler dessus! Même avec le piston à feu, on peut obtenir une amorce qui déclenchera une braise durable. Si on écrase de la poudre de charbon de bois dans du drap de coton, on obtiendra un effet similaire.

genévrier
Technique de la "pelote Ossaloise" / "la pelote de laine de bois"
La pelote de laine de bois est encore appelée "pelote Ossaloise". Elle fut inventée par Hugorce de Propluce au XIV ème siècle.
Ce célèbre chasseur - pisteur de Gaston Phoébus baptisa son invention dans la pure tradition de la bonne humeur Ossaloise
du sud ouest de la France qui porte tout à la dérision autour des discussions paysannes de plein air comme le ferait un
Fernandel aujourd'hui encore, autour d'un verre de pastis sur le boulodrome de la Cannebière dans le sud est...
Cette pelote Ossaloise est en fait une boule de raclure de bois comprimée dans la main qui sert d'amadou pour le deuxième maillon de la chaîne de combustion.
Les chroniqueurs de Gaston de Foix autant passionné par la chasse que la vie forestière, laissèrent des descriptions très
détaillées des techniques qu' Hugorce de Propluce enseignait aux pages limiers Béarnais. La dénomination de "pelote" rappelle celle de la célèbre pelote Basque qui a du avoir le même usage dans une époque retirée -médiévale- mais dont l'emploi fut détourné vers le sport..
On dit aussi que la femme d'Hugorce de Propluce était fileuse de la Reine répudiée de Gaston de Foix. Ce serait pour cette raison que son fêtard de mari aurait également employé ce terme de "pelote de laine de bois" en signe de clin d'oeil à son épouse. Il faut noter qu'en Béarn, la place sociale des femmes est quasi matriarcale. En effet les hommes partis en montagne pour garder les troupeaux dans les paquages laissent les femmes diriger l'économie et l'autorité familiale pendant des mois. Cette tradition est encore présente dans l'histoire avec des grands noms de maitresses-femmes tels que Jeanne d'Albret, Marguerite de Navarre..
C'est sans doute pour cette raison que la dénomination "pelote de laine de bois" a été conservée si longtemps car ne souffrant
pas de complexe vis à vis de la gent féminine!
C'est une technique qui est encore utilisée en Asie avec du bambou à la différence que la boule de fibres de bambou est roulée dans la main - ce qu'il ne faut pas faire avec de la raclure de bois si on ne veut pas l'effriter, la rendant ainsi inopérante-, on peut également faire une "pelote de paillotte" ( herbe sèche ) : très connue encore aujourd'hui.
La réserve de chaleur
Pensez braise, réserve de chaleur et non flamme! En effet, on voit souvent le néophyte s'imaginer allumer un feu avec un briquet à gaz directement.. ou encore penser que son allumage sera réussi lorsqu'il aura obtenu une flamme à partir de la sciure de la friction!.. C'est évidemment une erreur construite sur des aprioris dus au manque de pratique.. Une flamme sert tout juste à allumer une cigarette ou des éléments parfaitement secs.. et encore!
La chaîne de combustion sert avant tout à propager la braise - réserve de chaleur- de "l'initiateur". On démarre avec deux millimètres de braise du coton carbonisé ( briquet pneumatique), cette braise - réserve de chaleur- augmente dans les éléments de la chaîne de combustion progressivement. Cette braise, attisée correctement peut se propager sans donner de flamme dans des matériaux relativement humides. La réserve de chaleur attendra une certaine "quantité de chaleur" qui seule, permettra d'allumer des éléments humides! Une flamme de briquet à gaz par exemple ne peut pas faire cela car sa quantité de chaleur est trop faible! (échange thermique masse, vitesse, surface, convection, rayonnement, conductivité. etc.... voir Newton et Fourier en 1822... )
Exemple de mise à feu sans flamme avec bois très humide et amadous (fingus fomentarius).
La réserve de chaleur a augmenté son volume progressivement jusqu'à obtenir un lit de braise de 4L à peu près...
A noter que si vous confinez le foyer en le transformant en four -par exemple avec des pierres- que vous ajoutez des buches humides; de la fumée très inflammable va être produite ... La braise déclenchera aussi l'allumage de ce gaz blanc -véritable comme du gaz type butane-.... à ce titre la fumée blanche est un amadou gazeux!
pour le plaisir des yeux !
Contre exemple: ce qu'il ne faut pas faire!
Les feux de la Saint Jean 2013
Les protagonistes ignorent le concept de chaîne de combustion et de réserve de chaleur. Tous les bois sont mouillés.
Ils déversent plusieurs litres de carburants et disposent des cartons d'emballage. Les flammes ne font que lécher le bois humide, le carburant et les cartons se consument sans enflammer les poutres..
e viva la musica!!
Les protagonistes ignorent le concept de chaîne de combustion et de réserve de chaleur. Tous les bois sont mouillés.
ATTISER : Pourquoi? Comment? où?
Pourquoi faut-il attiser.. ?
Il faut d'abord bien comprendre et admettre que ce qui fait le feu est la réserve de chaleur -les braises- et non les flammes!
Si vous allumez votre briquet en dessous d'un bout de bois mouillé.. même petit, il ne s'enflammera pas. Par contre une petite quantité de braises : un dé à coudre de braises.. aura la capacité d'allumer du bois humide. C'est encore plus vrai à grande échelle. 4L de charbons ardents ont un pouvoir calorifère considérable tandis que des flammes de 50 cm peuvent très bien ne rien allumer du tout ni même réchauffer.. et s'éteindre rapidement...
Par conséquent, à partir de votre sésame quel qu'il soit.. sciure du briquet à friction ou coton carbonisé du briquet pneumatique... l'enjeu premier sera de faire croître cette braise.. ET RIEN D'AUTRE!! Ne vous occupez pas de la flamme!
En attisant, vous apportez de l'oxygène à la braise, donc, vous augmentez sa température: elle devient plus blanche en passant par le rouge....
En recherchant l'augmentation de température, vous permettez à la chaleur de se propager.. sur les éléments autour... charbons ou bois... Le choc thermique diminue...
Ventilez avec un couvercle soufflez sur la braise et non sur les flammes!!!